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La programmation du CRIPCAS se concentre sur les problèmes conjugaux et l’agression sexuelle, des problématiques sociales prioritaires à l’échelle québécoise (Stratégie gouvernementale pour prévenir et contrer les violences sexuelles 2016-2021; Plan d’action gouvernemental en matière de violence conjugale 2018-2023), canadienne (Stratégie du Canada pour prévenir et contrer la violence fondée sur le sexe, 2017) et internationale (Campagne mondiale pour la prévention de la violence de l’OMS, 2012-2020). Alors que chacune de ces thématiques pose en elle-même des questions de recherche complexes, l’une des ambitions des chercheurs du CRIPCAS est d’examiner les interrelations afin d’apporter une contribution unique à la compréhension de ces deux problématiques. Nos études récentes ont en effet démontré que : (1) l’agression sexuelle et la co-occurrence de la maltraitance (abus, négligence) affectent le développement des enfants qui en sont victimes et que (2) rendu à l’âge adulte, ceux-ci sont à risque de présenter des difficultés dans les relations amoureuses et conjugales ainsi que des problèmes de santé physique et psychologique.

 

Problèmes conjugaux

Les enquêtes populationnelles nord-américaines révèlent que 50 % des mariages se soldent par une rupture et que 30 % des unions à plus long terme rapportent une détresse conjugale importante. Nos études québécoises convergent quant à la présence de violence dès les premières relations amoureuses. Alors que la qualité des relations conjugales est un prédicteur crucial de la qualité de vie à un âge plus avancé, les relations de couple sont plus que jamais fragilisées par de multiples facteurs. Les problèmes conjugaux précèdent souvent ou accentuent le développement d'une panoplie de difficultés (p. ex. mentale, physique, financière) en plus d'être liés à une gamme d'effets délétères sur les enfants; ces milieux chaotiques accroissent le risque de mauvais traitements, dont l'agression sexuelle.

 

Agression sexuelle

Nos études rejoignent les statistiques mondiales suggérant que 20 % des femmes et 8 % des hommes seront victimes d'agression sexuelle avant l'âge adulte. Or, la prévalence des agressions sexuelles reste sous-estimée, car elles sont souvent peu dénoncées telle qu'observée récemment par la vague #moiaussi #metoo. Pourtant les répercussions chez les victimes sont multiples et, sans intervention, perdurent à l'âge adulte et ont des conséquences relationnelles graves (difficultés sexuelles, violence dans les relations, revictimisation). Nos travaux mettent en lumière les trajectoires à travers lesquelles ces problématiques se développent de l'enfance à l'âge adulte.